Fiabilité des voitures électriques vs thermiques : ce que révèle l’étude de l’ADAC, et son impact pour la France

En bref:

  • Les voitures électriques montrent une fiabilité nettement supérieure aux thermiques avec 4,2 pannes pour 1 000 véhicules contre 10,4, principalement grâce à une mécanique plus simple.
  • La batterie 12 volts représente un point faible commun aux deux technologies, responsable d’environ la moitié des pannes.
  • Les pneus des électriques s’usent plus vite, et la fiabilité varie fortement selon les modèles, soulignant l’importance du choix avant l’achat.

Alors que le débat entre voitures électriques et thermiques ne cesse de s’intensifier, une nouvelle étude de référence menée par l’association automobile allemande ADAC (Allgemeiner Deutscher Automobil-Club) dévoile des chiffres clés sur la fiabilité comparée de ces deux technologies. Mais qu’en est-il réellement, quels enseignements tirer pour le marché français et quelles implications pour la transition énergétique ? Décryptage approfondi.

Voitures électriques : une fiabilité globalement supérieure

Les résultats de l’enquête ADAC sont sans appel. En s’appuyant sur les données impressionnantes de 3,6 millions d’interventions de dépannage effectuées sur le sol allemand en 2024, l’association démontre clairement l’avantage des voitures électriques sur la question de la fiabilité immédiate :

  • 4,2 pannes pour 1 000 véhicules électriques immatriculés entre 2020 et 2022.
  • Contre 10,4 pannes pour 1 000 véhicules thermiques sur la même période.

Ces statistiques confirment l’intuition selon laquelle les motorisations électriques offrent une meilleure résistance à l’usure et à l’usage quotidien, principalement grâce à une mécanique simplifiée et un nombre réduit de pièces mobiles.

📌 Bon à savoir : Selon les résultats détaillés publiés par l’ADAC, les moteurs électriques modernes comptent environ 20 % seulement du nombre total des pièces d’un moteur thermique classique. Une simplification technique qui diminue logiquement les risques de panne.

Le point faible inattendu : la petite batterie 12 volts

Même si globalement, les véhicules électriques démontrent une meilleure fiabilité, une faiblesse commune subsiste entre tous les types de motorisation : la batterie 12 volts.

Cette modeste batterie, souvent négligée, alimente en réalité plusieurs éléments essentiels tels que le système multimédia, l’éclairage intérieur et extérieur ou encore l’ouverture des serrures. Or, les chiffres indiquent qu’elle est à l’origine de la moitié des pannes sur les voitures électriques, contre 45% du côté des voitures thermiques. Une véritable surprise, que l’on pourrait qualifier de « talon d’Achille » commun aux deux technologies.

💡 Conseil d’expert : Pour éviter ces mauvaises surprises, il est judicieux d’effectuer régulièrement un contrôle préventif de cette fameuse batterie 12V dans un garage, en particulier avant les périodes de froid ou de forte chaleur.

Attention à la différence entre modèles électriques

Tous les véhicules électriques ne se valent cependant pas en termes de fiabilité. À titre d’exemple :

  • Le modèle Hyundai Ioniq 5 a affiché un taux de panne inquiétant de 18,3 pour 1 000 véhicules (modèles 2021). Ce chiffre est même passé à 22,4 pannes pour les modèles 2022.
  • À l’inverse, des véhicules très populaires, tels que la Tesla Model 3 ou le [BMW i3](21838), présentent un taux de panne extrêmement faible (respectivement sous une panne pour mille véhicules pour les versions les plus récentes).

Ces écarts soulignent l’importance cruciale du choix du modèle et incitent les consommateurs à prêter une attention particulière aux statistiques de fiabilité avant achat.

Pneus : un facteur de risque accru pour les électriques ?

Un autre élément intéressant relevé par l’étude ADAC concerne les pneus. Les modèles électriques, généralement plus lourds à cause des batteries haute tension, connaissent légèrement plus de problèmes dans ce domaine. Ainsi, leurs pneus s’usent environ 30 % plus vite que ceux des thermiques, avec 1,3 panne pour 1 000 véhicules électriques contre seulement 0,9 pour les thermiques.

Astuce à retenir : Prévoir des pneumatiques adaptés spécifiquement aux véhicules électriques (pneus renforcés ou pneus marqués EV) peut réduire considérablement les risques et les dépenses imprévues !

Quelles implications pour le marché français et la transition énergétique ?

Si cette étude allemande ne porte pas directement sur le marché français, plusieurs enseignements peuvent cependant être tirés pour l’Hexagone :

  • Le contexte français, avec ses objectifs environnementaux ambitieux et ses restrictions croissantes contre les véhicules thermiques (interdiction à la vente dès 2035 actée par l’Union Européenne), encourage logiquement une transition vers l’électrique. Cette preuve supplémentaire de fiabilité renforce encore les arguments en faveur des modèles électriques.
  • Cependant, certains facteurs doivent être nuancés en France, comme l’âge moyen du parc automobile, les différences de climat influant sur les performances des batteries, ainsi que la qualité du réseau de recharge. Ces éléments pourraient avoir un impact direct ou indirect sur la fiabilité réelle observée par l’utilisateur final.

📢 Citation : « Les véhicules électriques actuels offrent une réponse crédible aux défis de fiabilité, mais il convient de rester vigilant quant aux spécificités techniques et à l’environnement local de chaque marché », souligne l’étude de l’ADAC.

Une fiabilité à confirmer sur le long terme

Dernière réserve importante : la jeunesse relative du parc électrique empêche encore d’établir avec certitude une durabilité sur le très long terme (au-delà de 10 ans). Certains spécialistes mettent en garde contre de possibles apparitions de défaillances supplémentaires dans les décennies à venir (vieillissement des batteries haute tension, systèmes électroniques…).

ℹ️ Note rapide : Rappelons que la majorité des véhicules étudiés ont moins de quatre ans. Une prudence sur les prévisions de fiabilité à plus long terme reste donc de mise.

Si tout indique aujourd’hui une avance notable des véhicules électriques en termes de fiabilité immédiate, le chemin vers la transition énergétique automobile demeure complexe et mérite d’être abordé avec pragmatisme par les autorités, les constructeurs et les consommateurs français. Cette étude détaillée de l’ADAC est, assurément, une contribution précieuse à ce débat crucial pour l’avenir de notre mobilité.

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