En bref:
- Honda prévoit un investissement massif de 18,4 milliards de dollars canadiens pour implanter une méga-usine de véhicules électriques et de batteries au Canada.
- L’Ontario semble être le choix stratégique pour Honda en raison de ses infrastructures existantes et de ses incitations fiscales.
- Cet investissement s’inscrit dans la stratégie globale de Honda visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Alors que la transition vers les véhicules électriques s’accélère à l’échelle mondiale, Honda semble déterminé à ne pas rater le virage de l’électrification. Selon les dernières informations, le constructeur japonais envisagerait un investissement pharaonique de près de 18,4 milliards de dollars canadiens pour implanter une méga-usine de véhicules électriques et de batteries au Canada. Un projet d’envergure qui pourrait faire de l’Ontario un pivot majeur pour les ambitions de Honda en Amérique du Nord.
Un investissement stratégique pour rattraper le retard
Bien que pionnier dans les technologies hybrides, Honda accuse un certain retard sur ses concurrents en matière de véhicules 100% électriques. Le constructeur nippon n’a commercialisé son premier modèle électrique, le Prologue, qu’en 2023, et ce, en quantités très limitées. Face à cette situation, Honda semble vouloir changer de braquet en envisageant un investissement massif au Canada.
D’après les informations du quotidien économique japonais Nikkei, ce projet pharaonique pourrait inclure la construction d’une usine de véhicules électriques, mais aussi d’une unité de production de batteries. Un investissement considérable qui figurerait parmi les plus importants jamais réalisés par Honda. L’objectif est clair : rattraper son retard et se positionner en force sur le marché nord-américain des véhicules électriques.
L’Ontario, un choix stratégique pour Honda
Plusieurs sites sont actuellement à l’étude pour accueillir cette méga-usine, mais l’Ontario semble tenir la corde. Et pour cause, Honda y possède déjà une usine d’assemblage à Alliston, où sont produits les modèles CR-V et Civic. De plus, la province canadienne attire de nombreux investissements dans la filière des véhicules électriques, grâce à ses incitations fiscales, son énergie propre et ses réserves de minéraux stratégiques.
Selon les sources de Nikkei, Honda devrait prendre une décision définitive d’ici la fin de l’année 2024, avec une mise en service prévue pour 2028. Un calendrier ambitieux qui témoigne de l’urgence pour le constructeur de se positionner sur ce marché en pleine mutation.
Un engagement ferme vers la mobilité durable
Cet investissement pharaonique s’inscrit dans la stratégie globale de Honda visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. En 2021, le constructeur s’est fixé l’objectif ambitieux de ne vendre que des véhicules 100% électriques en Amérique du Nord à partir de 2040.
Pour y parvenir, Honda multiplie les initiatives et les partenariats. Outre ce projet canadien, le constructeur prévoit également de lancer la production de ses premiers véhicules électriques aux États-Unis dès 2024, en collaboration avec LG Energy Solution. Une joint-venture a également été conclue avec General Motors pour développer des modèles électriques abordables destinés aux marchés mondiaux.
Un atout pour le Canada dans la course à l’électrification
Pour le Canada, l’éventuel choix de Honda représenterait une véritable aubaine. Le pays déploie depuis plusieurs années des efforts considérables pour attirer les acteurs de la filière des véhicules électriques, misant sur ses atouts en matière d’énergie propre, de main-d’œuvre qualifiée et de réserves minérales.
Selon le ministre canadien de l’Industrie, François-Philippe Champagne, ces informations sur l’intérêt de Honda témoignent de "la réputation croissante du Canada en tant que fournisseur écologique de choix et leader mondial en matière de véhicules électriques". Une reconnaissance qui conforte la stratégie canadienne visant à positionner son industrie automobile dans l’économie du 21e siècle.
En somme, cet investissement potentiel de Honda au Canada illustre parfaitement les enjeux de la transition vers la mobilité électrique. Un défi que les constructeurs, mais aussi les pays, se doivent de relever pour rester compétitifs dans cette nouvelle ère de l’automobile.