En bref:
- Le métier de borniste émerge en France pour accompagner l’adoption des véhicules électriques, en offrant soutien technique et information aux utilisateurs.
- L’infrastructure de recharge se développe rapidement, avec des projets d’investissement visant à quadrupler les points de recharge d’ici 2030.
- Malgré des perspectives d’emploi positives, des défis demeurent, notamment en matière de régulation, d’adaptation aux pics de demande et de formation continue.
Face à l’accélération de l’adoption des véhicules électriques, un nouveau métier émerge dans l’Hexagone : le borniste. Cette profession, qui réinvente le concept historique du pompiste, joue désormais un rôle clé dans l’accompagnement des automobilistes vers la mobilité électrique. Analyse d’une mutation qui illustre parfaitement les enjeux de la transition énergétique française.
Une profession née des besoins du terrain
La transition vers la mobilité électrique révèle des défis quotidiens insoupçonnés. Si la technologie des véhicules progresse rapidement, l’expérience utilisateur autour de la recharge reste un point critique. C’est dans ce contexte que le métier de borniste s’est développé, principalement sur les grands axes routiers et dans les stations de recharge à forte affluence.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en moyenne, un borniste accompagne jusqu’à 130 recharges lors des journées de pointe. Une activité intense qui démontre l’importance de ce service, particulièrement pendant les périodes de congés et les week-ends, où l’anxiété liée à l'autonomie atteint son paroxysme son paroxysme chez les conducteurs.
Une mission multiple au service des usagers
Le borniste ne se contente pas d’une simple assistance technique. Son rôle s’articule autour de plusieurs missions essentielles :
- L’accompagnement des nouveaux utilisateurs dans leur transition du thermique vers l’électrique
- La résolution des problèmes techniques liés aux différents systèmes de recharge
- L’optimisation des temps de charge et la gestion des flux aux bornes
- La maintenance préventive des équipements
- L’information sur les bonnes pratiques de recharge
Un secteur en pleine structuration
L’infrastructure de recharge française connaît actuellement une phase d’expansion sans précédent. Début 2025, le pays compte plus de 154 000 points de recharge publics, dont une proportion croissante de bornes rapides. Cette évolution s’accompagne d’investissements massifs, comme en témoigne la récente création de l’association Charge France.
Cette initiative, qui réunit 13 opérateurs majeurs, prévoit un investissement de 3 milliards d’euros d’ici 2028. L’objectif est ambitieux : quadrupler le réseau de bornes rapides pour atteindre 400 000 points de recharge 000 points de recharge d’ici 2030.
Formation et professionnalisation
La montée en puissance du métier de borniste s’accompagne d’enjeux importants en termes de formation. Le secteur développe actuellement des parcours professionnels spécifiques, alliant compétences techniques et relationnelles :
- Maîtrise des différentes technologies de recharge
- Connaissance approfondie des protocoles de sécurité
- Expertise en maintenance électrique
- Capacités de communication et de pédagogie
- Gestion du stress et des situations d’affluence
Impact sur l’emploi et perspectives
L’émergence des bornistes s’inscrit dans une dynamique plus large de création d’emplois liés à la transition énergétique. Les prévisions du Ministère de la Transition Énergétique indiquent que le secteur des éco-activités dans les énergies renouvelables devrait représenter 236 000 emplois d’ici 2028, contre 85 000 en 2020.
Cette profession ouvre également la voie à de nouvelles opportunités :
- Évolution vers des postes de supervision de réseaux de recharge
- Spécialisation dans la formation des nouveaux bornistes
- Développement d’expertise en gestion énergétique intelligente
Des défis à relever
Malgré ces perspectives encourageantes, plusieurs obstacles persistent :
Régulation et standardisation
La profession nécessite un cadre réglementaire clair et stable. Les récentes discussions autour de l’assouplissement des normes européennes CAFE créent une incertitude une incertitude qui pourrait freiner les investissements.
Adaptation aux pics de demande
La gestion des périodes de forte affluence reste un défi majeur, particulièrement lors des grands départs en vacances où la demande peut saturer les infrastructures.
Formation continue
L’évolution rapide des technologies de recharge impose une formation continue une formation continue des bornistes, nécessitant des investissements constants en termes de temps et de ressources.
Les bornistes incarnent aujourd’hui la face humaine de la transition énergétique dans le secteur automobile. Leur développement témoigne d’une réalité souvent négligée : la transition vers la mobilité électrique ne repose pas uniquement sur des avancées technologiques, mais aussi sur l’accompagnement humain des usagers face au changement.