Nissan annonce l’arrivée de batteries solides pour 2028 : une révolution pour l’industrie automobile

En bref:

  • Nissan prévoit de commercialiser un modèle de voiture électrique doté de batteries solides d’ici 2028, ce qui pourrait doubler la densité énergétique et réduire considérablement le temps de charge.
  • D’autres constructeurs comme BMW, Ford et Volkswagen investissent également dans le développement de batteries solides.
  • Les Pays-Bas sont leaders en matière d’infrastructures de recharge pour voitures électriques, tandis qu’en France, la recharge électrique publique est en moyenne trois fois moins chère que l’essence pour les conducteurs parcourant 15 000 km par an.

Une innovation majeure présentée au Japan Mobility Show

Lors de l’actuel Japan Mobility Show à Tokyo, Nissan, le géant automobile nippon, a dévoilé une nouveauté technologique qui pourrait bien révolutionner le secteur des véhicules électriques. L’entreprise envisage de commercialiser un premier modèle doté d’une batterie dite solide d’ici 2028. Cette technologie, connue sous le nom d’ASSB (All-Solid-State Battery), pourrait doubler la densité énergétique des véhicules électriques et réduire considérablement leur temps de charge, qui pourrait passer sous la barre des dix minutes.

Le fonctionnement et les avantages des batteries solides

Les batteries solides diffèrent des batteries lithium-ion liquides par l’utilisation d’un solide comme électrolyte, au lieu d’un liquide. Une telle innovation permet à ces batteries de fonctionner dans un environnement pouvant s’élever jusqu’à 100 degrés. Cela réduit les risques de surchauffe et d’incendie, par conséquent, l’ajout d’un système de refroidissement devient superflu, ce qui allège considérablement le poids du véhicule. Par ailleurs, ces batteries solides possèdent une densité énergétique environ deux fois supérieure à celle des batteries lithium-ion traditionnelles. En plus de cela, elles offrent un temps de charge plus court et coûtent moins cher grâce à l’utilisation de matériaux moins coûteux. Ces batteries peuvent être adaptées à tous les types de véhicules, y compris les plus lourds comme les SUV et les utilitaires.

Des concurrents en lice

Nissan n’est pas la seule entreprise à s’intéresser aux batteries solides. D’autres constructeurs tels que BMW, Ford et Volkswagen ont eux aussi investi massivement dans le développement de cette technologie. Les constructeurs chinois, comme Nio, sont également sur le terrain. Cependant, si Nissan prévoit de lancer son premier modèle équipé d’une batterie solide d’ici 2028, le déploiement à grande échelle de ces batteries n’est pas attendu avant la prochaine décennie.

Le cas des Pays-Bas : un modèle à suivre ?

Les Pays-Bas se positionnent en champions du monde des bornes de recharge pour voitures électriques, avec l’infrastructure la plus dense de l’Union européenne. Le pays abrite 145 000 bornes de recharge, dont 6 000 sont rapides ou ultra-rapides. La mise en place de ces infrastructures a été possible grâce à un consensus politique et l’absence d’un grand constructeur automobile national qui aurait pu freiner la transition. Cependant, la congestion du réseau électrique menace ce développement, notamment pour les chargements rapides qui nécessitent une forte puissance électrique et donc des infrastructures plus lourdes.

Un bilan de la recharge publique en France

En France, l’Avere France et P3 Group ont publié un premier rapport semestriel sur le prix de la recharge publique. Le résultat est sans appel : pour un conducteur parcourant 15 000 km par an, la recharge électrique occasionnelle publique coûte en moyenne trois fois moins cher que l’essence. Pour les gros rouleurs de plus de 30 000 km, qui utilisent plus fréquemment la recharge rapide, la recharge électrique coûte 30% de moins que le carburant d’une voiture thermique. Ce rapport souligne également l’importance des abonnements proposés par les constructeurs ou les opérateurs de recharge, qui permettent de réaliser des économies significatives.

Le futur de la recharge électrique en France

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, devrait annoncer un nouveau dispositif d’information pour le déploiement en copropriété. Cette mesure est d’autant plus nécessaire que 50% des Français vivent en copropriété et seulement 2% d’entre elles sont équipées de bornes de recharge. Par ailleurs, le gouvernement prévoit le déploiement de 400 000 bornes publiques d’ici 2030. L’Avere prévoit quant à elle que la part des recharges à domicile diminuera par rapport à la recharge publique, pour atteindre 63% en 2025 et 56% en 2030 contre 85% aujourd’hui.

L’arrivée des batteries solides, le développement de nouvelles infrastructures de recharge et les efforts pour rendre la recharge publique plus abordable sont autant d’éléments qui contribuent à la démocratisation des véhicules électriques. L’industrie automobile est en pleine mutation et ces innovations pourraient bien marquer le début d’une nouvelle ère pour la mobilité électrique.

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