En bref:
- Le nouvel Opel Frontera hybride, proposant un rapport prix/prestations attractif à partir de 25 800€, se positionne comme une alternative sérieuse face auxSUV français dans un marché de plus en plus compétitif.
- Doté d’une motorisation hybride combinant un moteur essence et un moteur électrique, il offre une conduite efficace, mais présente des performances routières inégales et une qualité de finition à perfectionner.
Le retour du nom Frontera dans la gamme Opel marque un virage décisif pour le constructeur allemand. Cette renaissance, bien différente du robuste 4×4 des années 90, s’inscrit dans la stratégie d’électrification du groupe Stellantis. Mais au-delà du nom évocateur, ce nouveau SUV compact hybride 136 ch à 26 000€ a-t-il les arguments pour bousculer la concurrence française ? Analyse approfondie.
Une proposition commerciale agressive qui interpelle
Dans un contexte où les prix des véhicules neufs ne cessent d'augmenter, Opel frappe fort avec un positionnement tarifaire particulièrement agressif. À 25 800€ en finition Edition, le Frontera hybride 136 ch se place stratégiquement sous la barre psychologique des 26 000€, un niveau de prix qui interpelle face aux SUV français. Le Peugeot 3008 hybride démarre à 38 490€, tandis que le Renault Austral mild-hybrid s’affiche à partir de 35 800€. Cette différence de plus de 10 000€ mérite qu’on s’y attarde, d’autant que le niveau d’équipement de série n’a rien d’indigent.
Une identité technique moderne
Le nouveau Frontera repose sur la plateforme Smart Car, partagée notamment avec le futur Citroën C3 Aircross. Avec ses 4,38 mètres de longueur, il se positionne idéalement sur le segment des SUV compacts, offrant un excellent compromis entre encombrement urbain et habitabilité.
Sa motorisation hybride associe un trois cylindres 1.2 turbo essence à un moteur électrique de 28 ch intégré à la boîte e-DCS6 à double embrayage. Cette architecture, différente des solutions full hybrid de Renault ou Toyota, permet néanmoins une conduite en mode 100% électrique sur de courtes distances, notamment en ville où l’assistance électrique s’avère précieuse pour optimiser la consommation.
Des prestations routières en demi-teinte
Les essais révèlent un comportement routier contrasté. Si le Frontera fait preuve d’une belle agilité en ville grâce à son gabarit contenu, certains aspects méritent d’être perfectionnés. Le train avant manque parfois de mordant, particulièrement sur chaussée humide où l’adhérence limitée se fait sentir. Les pneumatiques à flancs hauts (65 mm), s’ils contribuent au confort, n’aident pas à la précision de conduite.
La motorisation hybride de 136 ch offre des performances honorables, avec un 0 à 100 km/h réalisé en moins de 10 secondes. Le passage des rapports de la boîte e-DCS6 s’effectue avec douceur, mais on note quelques à-coups à très basse vitesse, caractéristiques des transmissions à double embrayage. La consommation moyenne mesurée de 6,3 l/100 km en usage mixte témoigne d’une efficience énergétique satisfaisante.
Un habitacle fonctionnel mais perfectible
L’habitabilité constitue l’un des points forts du Frontera. L’empattement généreux permet d’accueillir confortablement cinq passagers, avec un espace aux jambes particulièrement appréciable aux places arrière. Innovation intéressante : la possibilité d’opter pour une troisième rangée de sièges (option à 700€) sur les versions haut de gamme, une rareté dans cette catégorie.
Le volume de coffre de 460 litres, modulable jusqu’à près de 1 600 litres, répond aux besoins d’une famille. La banquette arrière coulissante (60/40) et le plancher plat facilitent le chargement. En revanche, la qualité perçue de l’habitacle déçoit par moments, avec des plastiques durs sensibles aux rayures.
Une dotation technologique dans l’air du temps
L’équipement de série inclut un combiné d’instrumentation numérique de 10 pouces, offrant une lisibilité satisfaisante. L’écran central tactile, proposé dans le pack Techno à 1 200€, s’avère ergonomique bien que sa diagonale reste modeste pour la catégorie. La connectivité est au rendez-vous avec Apple CarPlay et Android Auto, et les aides à la conduite couvrent l’essentiel des besoins modernes : freinage d'urgence, maintien dans la voie, reconnaissance des panneaux.
Forces et faiblesses face aux SUV français
Face au Peugeot 3008, référence en matière de qualité perçue et de prestations routières, le Frontera mise sur son rapport prix/prestations attractif. Le Renault Austral, qui brille par ses innovations technologiques comme les roues arrière directrices, voit également le nouveau venu d’Opel jouer la carte de l’accessibilité.
La garantie constructeur de 3 ans ou 100 000 km offre une couverture dans la moyenne du segment, mais reste en deçà des 5 ans proposés par certains concurrents coréens. L’absence de données de fiabilité, s’agissant d’un modèle récent, incite toutefois à la prudence.
Le retour du Frontera illustre la capacité d’Opel à proposer un SUV hybride moderne à prix contenu, sans faire l’impasse sur l’essentiel. Si certains aspects mériteraient d’être affinés, notamment en matière de comportement routier et de qualité perçue, son positionnement tarifaire agressif en fait une alternative crédible aux références françaises du segment.